The Anathomia of Ricardus Anglicus : emergence of a physiological anatomical text during the « long 12th century »
L'anathomia de Ricardus Anglicus : emergence d'une anatomie physiologique au cours du « long XIIe siècle ».
Résumé
Our study analysed the two successive traditions that we had identified in the corpus of texts published at the turn of the 19th and 20th centuries under the collective names of Anatomia Ricardi or Anatomia Ricardi salernitani. These two traditions start with the same incipit. They have therefore all been indiscriminately ascribed to Ricardus Anglicus, since the publication of the first witness by J. Florian at the end of the 19th century. The sixty-four remaining copies identified in this study, bears witness to the success of these texts.The first tradition, now called Anathomia Ricardi, emerges at the turn of the 12th and 13th centuries. The text is part of a medical compendium, the Micrologus, commissioned by Lancelin de l'Isle, dean of the Beauvais cathedral chapter from 1178 to 1190. This text is attributed to Ricardus on the basis of a number of converging arguments.This didactic treatise is placed under the authority of Galen, and his injunction to physicians in his treatise of the Tegni, to have good knowledge of the anatomy of the human body. A synthesis of the physiological anatomy of the body, as understood in the late 12th century, it integrates the physiological and anatomical information scattered in the Arab-Latin translations of Constantine the African, produced at Monte Cassino at the end of the 11th century, as well as the Salernitan anatomies and the Glose super Isagogen Iohannitii by Bartholomeus, produced in Salerno.The second tradition, the Anathomia Galieni, appeared in the ensuing decades, after major reworking of the Anathomia Ricardi. The theological considerations characterizing the latter were eliminated. Aristotelian influence is perceptible in certain themes. The Anathomia Galieni seems to have been taught in Montpellier, probably at the university.Witnesses of these two traditions spread rapidly from the 13th century to the major urban centers of northern medieval Europe, where universities were developing (Paris, Oxford, Cambridge), then in the 14th and 15th centuries to eastern Europe, as universities were founded in these regions (Prague, Kraków).These texts represent an important stage in the development of medieval anatomical and physiological thought, which will flourish in the late Middle Ages.
Notre enquête analyse les deux traditions successives identifiées dans le corpus de textes publiés sous le nom d'Anatomia Ricardi ou Anatomia Ricardi salernitani au tournant des 19e et 20e siècles. Ces deux traditions ont le même incipit. Elles ont été systématiquement attribuées à Ricardus Anglicus, depuis la publication du premier témoin par Julius Florian à la fin du 19e siècle. Les soixante-quatre manuscrits recensés dans cette enquête suggèrent le grand succès de ces textes. La première tradition, l'Anathomia Ricardi, apparaît à la fin du 12e ou au début du 13e siècle. Le texte fait partie d'un abrégé médical, le Micrologus, commandé par Lancelin de l'Isle, doyen du chapitre de la cathédrale de Beauvais de 1178 et 1190. Ce texte est attribué à Ricardus sur un faisceau d'arguments convergents. Ce traité didactique est placé sous l'autorité de Galien, et l'injonction que celui-ci fait aux médecins dans son traité du Tegni, de bien connaître l'anatomie du corps humain. Véritable synthèse de l'anatomie physiologique du corps telle qu'elle est comprise à la fin du 12e siècle, il regroupe les informations physiologiques et anatomiques dispersées dans les traductions arabo-latines de Constantin l'Africain produites au Mont-Cassin à la fin du 11e siècle, les Anatomies salernitaines et les Glose super Isagogen Iohannitii de Bartholomeus, produites à Salerne au cours du 12e siècle. La seconde tradition, l'Anathomia Galieni, apparaît dans les décennies qui suivent, résultant d'un important remaniement de l'Anathomia Ricardi. Les considérations théologiques caractéristiques de cette dernière ont été éliminées. L'influence aristotélicienne est perceptible dans certains thèmes. L'Anathomia Galieni semble avoir été enseignée à Montpellier, probablement à l'université. Les témoins de ces deux traditions ont diffusé rapidement dès le 13e siècle vers les centres urbains du Nord de l'Europe médiévale où l'université se développe (Paris, Oxford, Cambridge), puis au 14e et 15e siècles vers l'Est de l'Europe, à mesure de la fondation des universités (Prague, Kraków).Ces deux traités représentent une étape importante du développement de la pensée anatomique et physiologique médiévale, qui s'épanouira à la fin du Moyen Age.
Domaines
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